POI : le document de référence
Tous les sites industriels à risque ont l’obligation légale de disposer d’un POI (Plan d’Opération Interne) selon l’article L515-41 du Code de l’Environnement . Ce document est élaboré par l’exploitant du site et doit permettre de répondre à toutes les situations décrites dans les scénarios d’accidents de l’étude des dangers, élaborés préalablement. Le POI est la clef de voûte de la réponse à une situation et est régulièrement testé, mis-à-jour et étudié par tout le personnel concerné.
Lorsqu’un incident se déclenche, les équipes concernées se réunissent dans une cellule PCEx (Poste de Commandement de l’Exploitant). Le PCEx est le lieu de prise des décisions en lien avec le POI. D’ailleurs, il y a toujours un POI à disposition dans chaque cellule PCEx. C’est au sein de cette cellule que les outils du POI sont déployés pour élaborer la meilleure réponse opérationnelle possible.
Des outils opérationnels au service du PCex
De nombreux outils du POI sont à disposition du PCEx pour résoudre au mieux une situation de crise. Certains d’entre eux sont élaborés largement en amont, d’autres construits au fur et à mesure de l’avancement de la résolution de l’incident.
Premier outil : l’évaluation de la situation. Il s’agit d’un constat, le PCEx fait remonter vers lui toutes les informations initiales depuis les différents acteurs de terrain, la salle de contrôle ou en lien avec les opérateurs.
Une fois la situation évaluée et comprise, le PCEx met en place une main courante. Cet outil est l’enregistreur de toutes les informations qui montent ou descendent du PCEx.
La SITAC (SItuation TACtique) permet de suivre graphiquement et à l’aide des remontées du terrain la situation en cours. Surtout, il permet au PCEx d’imaginer les actions à mettre en place pour résoudre la situation. De plus, cet outil est partagé avec les secours publics et de ce fait un outil central d’échanges.
Le SAOIELC est le pendant non visuel de la SITAC et sûrement le moyen le plus efficace de structurer la réflexion du PCEx et d’anticiper les événements. Une fois élaboré, le SAOIELC doit permettre de résoudre la crise. Imaginé par l’école des officiers des sapeurs pompiers, il s’agit d’un moyen mnémotechnique pour bâtir la meilleure réflexion possible. Chaque lettre est une étape de cette réflexion :
- S pour Situation : c’est la description de la situation initiale
- A pour Anticipation : il s’agit d’imaginer l’évolution possible de l’incident
- O pour Objectif : c’est le ou les buts à atteindre
- I pour Idées de manoeuvre : à cette étape, le PCEx choisit les techniques à employer pour atteindr l’objectif
- E pour Exécution : c’est la répartition des différentes tâches pour la technique adoptée entre les acteurs concernés
- L pour Logistique : toute technique de résolution d’un incident demande des moyens et ils sont inscrits dans cette section.
- C pour Commandement : sans chaîne de commandement claire, l’exécution ne pourra se faire sereinement et efficacement, cette section doit clarifier cet élément.
Le Point de Situation est la mise au même niveau de connaissance de toutes les personnes présentes dans le PCEx, que ce soit en terme d’objectif à atteindre ou encore et surtout du timing à respecter sans lequel toute action est vaine.
La Courbe de Montée en Puissance (CMP) est élaborée préalablement et n’est pas en soi un outil opérationnel. Par contre, elle décrit graphiquement et avec précision les moyens nécessaires à la maîtrise d’un incendie en moins de trois heures.
La Courbe de Gestion des Moyens (CGM) est, au contraire de la CMP, l’outil organisationnel par excellence. Construite en temps réel en s’appuyant sur la SITAC, la main courante et le tableau de recensement des moyens, la CGM permet de suivre les moyens disponibles, notamment la quantité d’émulseur restante, élément au combien important pour l’extinction d’un feu de liquide inflammable.
Gesip et sa communauté d’experts sont à même d’élaborer dans le cadre d’un audit chacun de ces outils en fonction des spécificités des sites concernés. Ces outils peuvent d’ailleurs être mis à l’épreuve puis améliorés dans le cadre d’exercice sur les plateaux techniques des sites de Gesip à Vernon et Roussillon ou directement sur le site concerné. Les experts de Gesip proposent aussi par exemple leur participation à l’évaluation et création de pré-exercice et de ses différents éléments d’animation et de perturbation.