Dans l’industrie chimique et pétrolière, la gestion d’un déversement de substances dangereuses passe par :
- Le choix d’un équipement de protection individuelle (EPI) adapté aux risques chimiques identifiés ;
- Des voies respiratoires (ARI, ARICO, ARF)
- Des extrémités (gants – bottes – casques)
- Du corps (VPC type 6 à 1)
- La disponibilité des matériels d’intervention (détection, obturation, collecte…) ;
- Une procédure d’intervention sur une fuite de produit chimique reposant sur l’analyse des risques, un zonage opérationnel, des actions adaptées sur la source, le flux et la cible (obturer, endiguer, collecter) ainsi qu’une chaîne de décontamination efficace ;
- L’entretien des EPI et matériels d’intervention répondant aux préconisations du fabricant et aux normes en vigueur ;
- La formation à l’utilisation des EPI et matériels pour l’ensemble des intervenants, ainsi qu’à la gestion opérationnelle et au commandement pour les encadrants.
Reconnu comme un expert incontournable en sécurité industrielle pour la maîtrise des risques industriels, Gesip accompagne les professionnels du secteur avec des méthodologies éprouvées et des formations spécialisées. Découvrez les bonnes pratiques issues de cette expertise pour réussir la mise en œuvre du matériel d’intervention en cas d’urgence liée à une fuite de produit dangereux ou à une exposition à des substances toxiques.
Quels EPI utiliser en cas de déversement ou de fuite de produits chimiques ?
Comment choisir un vêtement de protection chimique adapté ?
Les vêtements de protection chimique (VPC) sont essentiels pour protéger les intervenants d’une contamination en cas d’exposition à un produit chimique.
- Type 1a, 1b, 1c : Étanches aux gaz, vapeurs et liquides, ils sont recommandés pour les interventions sur produits hautement toxiques ou corrosifs.
- VPC 1a : l’ARI se porte à l’intérieur du VPC, il est ainsi également protégé de la contamination.
- VPC 1b : l’ARI se porte à l’extérieur du VPC, il n’est pas protégé contre la contamination.
- VPC 1c : le VPC reçoit une adduction en air respirable via un flexible relié à une source d’air respirable déportée.
👉 Ces EPI sont de catégorie 3, conçus pour des risques graves ou potentiellement létaux.
- Type 3 à 6 : Ils protègent contre des risques allant de l’exposition aux éclaboussures (type 6) à une étanchéité totale contre les liquides sous pression (type 3).
Les critères pour bien choisir son VPC
- Type de peau et résistance à la perméation : il est essentiel de prendre en compte la famille de produits chimiques à laquelle le porteur peut être exposé. Cela implique d’évaluer le temps nécessaire à une substance pour traverser le matériau de protection, classé de 1 à 6.
- Adéquation aux conditions de l’intervention : le VPC doit être adapté à la taille du porteur, à l’encombrement possible et à la durée d’exposition prévue.
Quels appareils respiratoires en cas de fuite de produit chimique ? ARI ou appareil filtrant ?
Les appareils de protection respiratoire se divisent en deux grandes catégories : filtrants et isolants. Ils sont indispensables lors d’une intervention en présence d’une atmosphère toxique ou de vapeurs nocives.
Appareils respiratoires filtrants (ARF)
Les filtres anti-gaz et anti-aérosols, disponibles en différentes classes (P1 à P3), offrent des niveaux de protection adaptés selon le type et la concentration des polluants.
⚠️ Ils sont inefficaces et interdits dans une atmosphère pauvre en oxygène.
Leur temps d’utilisation est difficile à prédire dans la pratique : il dépend de nombreux facteurs tels que :
- La concentration en polluants dans l’air,
- Le taux d’humidité et la pression atmosphérique,
- La fréquence respiratoire et le volume d’air inspiré par le porteur.
Appareils respiratoires isolants
Les ARI fournissent au porteur de l’air respirable comprimé, contenu dans une bouteille autonome. Ils assurent une protection complète contre les gaz, vapeurs ou aérosols toxiques en formant une barrière totalement étanche entre l’air ambiant et les voies respiratoires.
- Les ARICO (à circuit ouvert) sont les plus couramment utilisés pour les interventions d’urgence.
- Les ARICF (à circuit fermé) conviennent pour un usage plus spécifique en milieux confinés ou lors d’interventions de longue durée.
👉 Ils sont classés comme EPI de catégorie 3, car ils répondent à des risques graves ou potentiellement létaux.
L’autonomie des ARI dépend de plusieurs paramètres :
- La capacité de la bouteille (exprimée en litres d’eau) et sa pression de charge (pour les ARICO) ;
- L’intensité de l’effort physique fourni par le porteur ;
- La fréquence et le volume inspiratoire du porteur.
EPI spécifiques pour les extrémités : que porter en cas de déversement chimique ?
Quels gants pour manipuler un produit chimique ?
Les gants doivent être choisis en fonction de la nature des substances manipulées : acides, bases, solvants, hydrocarbures…
Pour des gants étanches contre les risques de manipulation de produits chimiques, il est essentiel de vérifier leur résistance à la perméation, ainsi que leur résistance mécanique.
👉 Des normes comme EN 374 ou EN 388 permettent de guider le choix des gants de protection chimique selon les performances requises.
Comment choisir des bottes de sécurité pour protection chimique ?
Les bottes ou surbottes chimiques doivent être étanches aux liquides, antidérapantes pour éviter les chutes en zone contaminée, et parfois antistatiques dans les environnements à risques d’explosion (zones ATEX).
Certaines bottes sont spécifiquement conçues pour être compatibles avec des combinaisons de protection chimique étanches, assurant ainsi une continuité de la barrière de protection.
Casque ou coiffe de protection contre les risques chimiques
Parmi les vêtements de protection contre les risques chimiques, les casques sont indispensables en cas de risques de chute d’objets, de projections chimiques ou d’impacts mécaniques.
Ces modèles d’équipements de protection individuelle peuvent être dotés de visières intégrées ou de protections faciales amovibles.
Il existe aussi des coiffes jetables adaptées aux interventions en milieux confinés ou très contaminés
Quel est le contenu d’un kit d’intervention chimique ?
Un kit d’intervention chimique complet doit contenir :
- EPI adaptés aux dangers et aux risques
- Ecrans, obturateurs et colliers de serrage pour contenir les fuites ou tout autre moyen permettant d’endiguer la contamination
- Outillage et si nécessaire ATEX
- Matériel de balisage pour effectuer le zonage de l’intervention
- Agent neutralisant pu absorbant,
- Matériels de premiers soins,
- Contenants à déchets spécifiques,
- Systèmes de détection,
- Appareils de communication.
Déversement de produits chimiques : les étapes d’une intervention sécurisée
Procédure d’habillage avant une intervention chimique
Une procédure d’habillage rigoureuse est essentielle avant toute intervention pour garantir l’efficacité des VPC et éviter toute exposition aux substances toxiques.
- Avant l’habillage :
- Vérifier que le VPC est adapté au produit concerné et à la taille du porteur.
- Vérifier son intégrité.
- Préparer l’ARI en effectuant les contrôles sécurité d’usage : pression, intégrité…
- Pendant l’habillage :
- Se faire assister pour éviter les erreurs.
- Enfiler les gants thermiques puis chimiques et enfin mécaniques.
- Avant l’entrée en zone d’exclusion, capeler l’ARI et fermer de manière étanche le VPC.
- Après l’habillage :
- Vérifier les fermetures.
- Tester la/ les soupape(s) de surpression.
- Éliminer toutes les poches et plis où les substances pourraient s’accumuler.
- Pour les VPC 1b, effectuer un test de décrochage de la soupape à la demande
Risques chimiques, analyse de la zone de travail et zonage de sécurité précis
Une analyse approfondie de la zone de travail en intervention doit tenir compte des facteurs suivants :
- Risques liés aux fluides : Toxicité, corrosivité, pression, et température du produit chimique concerné.
- Environnement immédiat : Présence d’appareils, tuyauterie, ou canalisations pouvant aggraver la situation.
- Conditions météo : Notamment la direction et la vitesse du vent, la température ambiante, qui influencent la diffusion des gaz ou vapeurs.
Une fois l’analyse effectuée, le zonage de sécurité divise la zone d’intervention en trois parties pour garantir la protection des intervenants et éviter une contamination élargie :
- Zone d’exclusion : Endroit où se trouve la source de danger. Accès limité au personnel équipé d’EPI spécifiques.
- Zone contrôlée : Séparation entre la zone d’exclusion et la zone de soutien. Elle abrite les moyens de décontamination et exige un EPI de niveau intermédiaire.
- Zone de soutien : Lieu des moyens logistiques et du poste de commande avancé (PCA).
Mise en œuvre des outils pour maîtriser la situation
Pour maîtriser une fuite de produit chimique et limiter ses impacts, les intervenants déploient des outils spécialisés adaptés à la nature de l’incident :
- Techniques d’obturation : L’obturation des fuites varie selon le produit impliqué. Les pinoches, colliers de serrage et coussins obturateurs permettent de stopper temporairement les écoulements de gaz sous pression ou de liquides toxiques ou corrosifs.
- Systèmes de détection : L’analyse des gaz dangereux, du pH ou de la concentration en polluants assure une évaluation en temps réel pour ajuster la stratégie d’intervention.
- Équipements de confinement : Les barrages absorbants, bâchages et tapis de mousse empêchent la propagation des substances dangereuses, réduisant ainsi les risques environnementaux.
Une formation spécialisée en intervention sur produits chimiques est essentielle pour garantir la bonne utilisation du matériel et la réaction appropriée des équipes.
Communication en milieu contaminé
Lorsqu’un opérateur porte un VPC, la visibilité, l’audition et l’expression orale sont réduites, rendant la communication en zone contaminée dépendante de protocoles pour la coordination des équipes tels qu’un langage gestuel, des systèmes de communication intégrés ou l’usage de panneaux de signalisation. Ces codes doivent être intégrés aux protocoles d’intervention.
Décontamination, entretien et stockage des équipements de protection chimique
Après une intervention sur un déversement chimique, une décontamination rigoureuse est indispensable pour éliminer les résidus toxiques et éviter toute contamination croisée.
Procédure de décontamination des EPI et VPC :
- Rinçage initial : Rinçage primaire à l’eau ; l’eau est le premier agent de décontamination, particulièrement efficace sur les substances solubles.
- Nettoyage extérieur des VPC : Application d’une solution neutre adaptée aux contaminants.
- Nettoyage intérieur des VPC : Utilisation d’une solution savonneuse pour éliminer sueur et traces résiduelles.
- Neutralisation : En fonction du contaminant, application de réactifs spécifiques avant le rinçage final pour neutraliser les substances dangereuses.
- Contrôle post-décontamination :
- Inspection visuelle des VPC pour détecter fissures ou dégradations.
- Test d’étanchéité pour valider la réutilisation en toute sécurité.
- Remplacement des filtres saturés et contrôle des pièces mobiles des ARI.
Stockage optimal des équipements de protection chimique :
- Entreposer les équipements dans un espace propre, sec et sécurisé à l’abri des UV du soleil.
- Éviter les pliages et conserver les VPC dans leur emballage d’origine.
- Contrôler périodiquement l’état du matériel avant toute réutilisation.
Formation en intervention sur fuites et déversements chimiques
💡 Développez une expertise en intervention sur déversements chimiques avec la formation en intervention sur fuite de produits chimiques proposée par Gesip :
- Une meilleure évaluation des risques chimiques : Comprendre la toxicité, la réactivité et les conditions de stockage sécurisé des produits chimiques via la lecture des fiches de données de sécurité (FDS).
- La maîtrise des équipements de protection : Procédures d’habillage, d’utilisation des EPI (VPC, ARI) et de décontamination des équipements post-incident.
- L’application des procédures d’intervention en cas de déversement chimique : Respect des étapes du plan d’urgence, du zonage de sécurité et de la méthode des 4 T (Tactique, Technique, Tools, Tenues).
- La communication en milieu contaminé.
Conclusion : La mise en œuvre du matériel d’intervention sur un produit chimique repose sur une parfaite maîtrise des équipements, des procédures et des protocoles de communication.
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