Roger Bergougnoux, consultant pour Gesip, répond à nos questions afin de revenir sur sa riche expérience dans le domaine de la sécurité. Il nous parle de ses compétences acquises au cours de sa vie professionnelle puis valorisées grâce aux missions de consultant réalisées auprès de Gesip, en tant que jeune retraité.
Parlez-nous de votre parcours professionnel.
J’ai commencé ma vie professionnelle en 1974 dans le domaine du raffinage. J’ai gravi les échelons en fabrication, depuis le poste d’opérateur jusqu’à celui de chef opérateur. J’ai eu l’occasion de découvrir tous les postes d’une raffinerie en tant que chef opérateur. C’était l’époque de la grande transition du raffinage. Je me suis ensuite tourné vers les questions de sécurité des opérations et le déploiement du POI.
J’ai accumulé une très longue expérience au cours de laquelle j’ai vécu tous les événements et incidents majeurs qu’une raffinerie peut connaître en 34 ans de vie : des feux réels aux épisodes de pollution. Je garde en mémoire des événements même oubliés comme la rupture à froid des équipements. En tant que surintendant, j’ai été amené à remplacer le directeur du site m’offrant une nouvelle approche enrichissante.
Comment avez-vous commencé cette carrière de consultant ? Pourquoi avoir décidé de collaborer avec le Gesip ?
Je suis entré dans le pool des consultants Gesip, trois mois après mon départ à la retraite. A l’époque, mon activité professionnelle était principalement axée vers le domaine de la sécurité. Compte tenu de mon important retour d’expérience sur les incidents majeurs, j’ai ressenti l’envie de le mettre en valeur.
Je connaissais Christian Bouchard, trésorier de Gesip, qui est devenu mon sponsor. Nous avions construit une partie des scénarios ensemble pour des exercices POI. J’avais également participé au groupe de travail pour concevoir le guide d’intervention du Gesip dans les années 2000. J’avais aussi fait la formation Analyse des risques et beaucoup de séances de formation pour les entreprises intervenants sur sites.
Que diriez-vous aux jeunes retraités tentés par la carrière de consultant Gesip ?
Gesip m’a vite aspiré avec de nombreuses missions passionnantes. Lors d’une mission, j’apporte la culture Gesip mais j’essaie d’adopter le même langage et de me familiariser avec les pratiques et spécificités de chaque site.
Être consultant pour Gesip c’est travailler dans l’écoute. Il ne s’agit pas d’imposer des pratiques mais bien de proposer des améliorations et formations en fonction du guide du Gesip.
La fonction de consultant chez Gesip m’a amené à évoluer et à acquérir une vision totalement différente notamment en ce qui concerne la réglementation. Cela permet de rester à jour des connaissances et du suivi législatif. Il est important de ne pas rester sur ses acquis et de se remettre sans cesse en cause. Le retour d’expérience est crucial, cependant, il ne suffit pas, il est également essentiel de connaître les actualités et les évolutions prévisibles.
Pour me mettre à jour, je fais partie d’un CSS, comité de suivi auquel participent de nombreuses entreprises et durant lequel nous passons en revue l’évolution de la législation. Je participe également aux retours Gesip avec les formations techniques. A ce titre, j’étais à la formation du retour pour Lubrizol. Ainsi, j’ai plusieurs visions dont celle portée par Gesip et celle apportée par la formation animée par la DGPR.
L’approche en tant que consultant Gesip diffère tout autant en raison du statut de retraité. La retraite c’est un nouveau départ vers autre chose qui permet de s’impliquer différemment, de ne pas être soumis à la pression hiérarchique. Je n’ai pas les mêmes obligations que lors de ma vie professionnelle dans le secteur du raffinage. J’interviens dans des domaines très variés, sur des sites très diversifiés. Je suis là pour porter le message de Gesip en valorisant mon retour d’expérience.
Collaborer avec Gesip permet de ne pas s’enfermer dans des formations répétitives et de se réinventer avec des opportunités de s’impliquer dans de nouveaux projets et des rencontres intéressantes.
Quelles sont les missions qui vous ont marqué durant votre carrière Gesip ?
J’ai été amenée à me rendre régulièrement à l’étranger et c’est aussi ce qui est intéressant au Gesip, de se confronter à des cultures différentes.
Je me rappelle d’exercices POI, en Tunisie dans le désert en dessous de Matmata, au sein d’une station de compression de gaz. La particularité de ce site c’était les trois langues utilisées : l’arabe était utilisé par les personnels sur le terrain, le français pour faire remonter les informations au siège social en Tunisie et l’anglais pour débriefer avec la direction générale à Londres.
L’intérêt également des missions Gesip, comme je le disais, c’est d’arriver dans une formation où tout reste à découvrir, sans rapport avec le raffinage, comme lors de ma participation aux premières formations pour les stations d’épuration au cours desquelles j’ai noué des contacts prometteurs à l’occasion d’une réunion sécurité avec la direction. Mon action a donné lieu à l’intervention du Gesip pour différentes entreprises et organismes.
A Douala, j’ai aussi fait partie d’une mission Gesip aux côtés de Valéry Bonte. Nous sommes intervenus sur un site avec très peu de matériels pour les procédures : quelques fûts d’émulseurs, pas de manches à air. Pour plaisanter, nous leur avons alors suggéré de se faire tricoter des manches à air et cela à permis de décoincer la situation, malgré la différence de culture. Ils ont compris que nous n’étions pas là pour les écraser avec de gros moyens mais pour leur faire prendre conscience qu’ils avaient les moyens de réaliser les premiers gestes. A la fin de la formation, nous parlions tous le même langage. Les camerounais nous ont posé des questions très pointues. J’ai pu rencontrer des intellectuels dans leur secteur avec des échanges très intéressants.
Comment concilier ses activités personnelles et celles de consultant Gesip ?
Je planifie mes formations avec le Gesip pour pouvoir les concilier avec mes autres activités et ma vie de famille.
J’exerce un deuxième mandat de maire dans la commune de Lanquetot. A ce titre, je suis actuellement impliqué dans la construction de logements inclusifs mêlant différentes générations. Je viens aussi d’assister à l’inauguration d’un camion itinérant épicerie, un commerce en circuit-court et biologique.
Je suis également conseiller communautaire et je fais partie de quelques groupes de réflexion nationaux. Je participe à l’organisation de la journée des risques avec la DGPR (Direction Générale de la Prévention des Risques).
Aimant les voyages, j’ai déjà visité l’Ouest américain, la Floride, le Canada, la Grèce,… Au-delà des missions à l’international, exercer aux côtés du Gesip me permet de découvrir des villes françaises que je n’aurais pas visité sinon : Annecy, Strasbourg, Dijon,… et de nombreuses régions : Ardèche, Bourgogne,… D’autant que les réunions du Gesip sont toujours l’occasion de profiter d’une ambiance fantastique.
Lors de mon entrée au Gesip, j’ai réalisé un livre, partiellement financé par le Gesip, sur les grands voiliers en Normandie.
Gesip mise sur la connaissance des événements et le partage des expériences pour améliorer la sécurité des personnes et des matériels dans le domaine industriel. Nous recherchons de nouveaux consultants pour valoriser leurs compétences et leur savoir au cours de missions d’audit et de formation aussi variées qu’enrichissantes. Rejoignez-nous et contribuez à un projet d’importance majeur.