L’année 2018 a été marquée par 1 112 accidents technologiques, contre 827 en 2016, ce qui correspond à une augmentation de 34% en deux ans. La hausse des chiffres dénote une croissance de l’accidentologie qui se poursuit à un rythme soutenu selon le constat réalisé par le Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (BARPI) au sein du ministère de la Transition écologique et solidaire.
L’incendie de Rouen, le 26 septembre 2019, aura été l’occasion de rappeler la nécessité d’une meilleure prévention et gestion de l’accidentologie industrielle. A ce titre, l’expertise Gesip a su s’imposer comme un acteur de référence pour la sécurité industrielle depuis 1953. Le collectif prend en compte les évolutions réglementaires ainsi que les accidents et incidents, pour compléter son expérience et œuvrer à l’amélioration de la sécurité par l’accompagnement des entreprises dans leur maîtrise des risques grâce à des services d’expertise et à des offres de formation en conditions réelles. Gesip participe également au retour d’expérience capital pour une meilleure connaissance des risques industriels.
Inventaire des incidents et accidents technologiques survenus en 2019 par le BARPI
Le BARPI suit l’accidentologie des installations classées depuis maintenant plus de 28 ans. Il vient de publier son inventaire des incidents et accidents technologiques survenus en 2019. Cet organisme propose une synthèse frappante des événements marquants survenus sur le territoire au cours de l’année dernière.
Sur l’année 2019, quatre décès de travailleurs présents sur les sites ont été recensés dans quatre accidents. On constate également une augmentation du nombre global de blessés tant au niveau des employés, des sauveteurs que du public. L’inventaire du BARPI relève, en effet, 591 blessés en 2019, contre 447 en 2018, principalement atteints par les fumées résultant des incendies.
Les chiffres relevés au cours de l’année 2019 témoignent d’une amélioration significative du nombre d’accidents et d’incidents survenus au sein des établissements Seveso alors même qu’ils présentent les plus hauts potentiels de risque. Il convient de souligner que ce recul a permis d’atteindre le plus bas niveau, depuis 2009, du nombre d’accidents majeurs à notifier à la Commission Européenne Eurostat qui recueille des données statistiques sur la santé et la sécurité au travail par Etats membres.
Le BARPI étudie aussi l’accidentologie des établissements hors classement Seveso qui présentent un potentiel de risque plus modeste. En l’occurrence, l’analyse des événements au sein des établissements soumis à autorisation, enregistrement ou déclaration met en lumière une tendance à la hausse des accidents et incidents sur l’année 2019, conformément à la courbe relevée ces dernières années.
Les principaux secteurs et facteurs de risques
Dans l’inventaire réalisé par le BARPI, le secteur de l’industrie chimique ressort comme ayant un potentiel de risques particulièrement élevé aux côtés des secteurs des déchets et des eaux usées mais aussi de l’agroalimentaire. La métallurgie, au contraire, enregistre un certain recul de l’accidentologie.
Les événements survenus au sein des installations classées confirment la prédominance de certains phénomènes dangereux qu’il convient de particulièrement prendre en compte pour la prévention et la sécurité industrielle. Au premier rang de ces phénomènes dangereux on retrouve la prédominance des incendies dans 59% des cas. Viennent ensuite les rejets de matières dans 41% des cas et enfin les explosions dans un peu moins de 4% des cas.
L’étude des causes des accidents industriels au sein des installations classées
Le retour d’expérience suite à l’étude approfondie des accidents et incidents est particulièrement nécessaire pour déterminer l’origine des causes apparentes mais également l’identification des causes profondes pour améliorer la sécurité industrielle grâce à une meilleure prévention et gestion des risques comme s’y emploie Gesip.
L’inventaire des incidents et accidents technologiques survenus en 2019 réalisé par le BARPI met en évidence un fléchissement de l’analyse et de la connaissance des causes des accidents.
Ce document témoigne également de la prépondérance des défauts matériels et des facteurs organisationnels comme causes à l’origine des accidents et incidents. Il relève, en effet, des insuffisances dans l’organisation des contrôles, le choix des équipements, les procédés d’intervention et d’identification des risques.
L’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen et les recommandations de la commission d’enquête parlementaire
Le grave incendie survenu le 26 septembre 2019 au sein d’une usine chimique Lubrizol, classée Seveso, et d’un entrepôt de l’entreprise Normandie Logistique sur la commune de Rouen a assurément été l’événement marquant de l’année 2019 et même de la décennie en raison de ses conséquences désastreuses.
Les recommandations de la commission d’enquête parlementaire réunie à cette occasion rejoignent les constats opérés par le BARPI allant dans le sens d’une amélioration de la politique de prévention des risques industriels. C’est pourquoi, la première recommandation repose sur la création d’une véritable culture du risque industriel en privilégiant la formation avec des exercices grandeur nature comme le propose Gesip grâce à son offre de formations diverses et ses deux plateaux techniques, uniques en Europe, équipés d’unités pédagogiques à taille réelle.